23 février 2008
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L'expression "S'endormir dans les délices de Capoue" signifie que l'on se laisse bercer par un vie sans contrainte, facile, qui déconstruit toute volonté d'action.
Thomas Couture - "Les Romains de la décadence" (1847)
Musée d'Orsay, Paris
L'expression fait référence à un fait historique : en 215 av. J.C., Hannibal, le chef militaire carthaginois, prit la cité italienne de Capoue et y passa l'hiver avec ses hommes. Voyez comment Tite-Live nous décrit la vie des soldats à Capoue :
Le passage à Capoue n'était donc pas nécessairement une faiblesse militaire, mais peut-être une attente stratégique.
Nos mémoires retiennent des délices de Capoue l'idée d'une langueur fatale.
Musée d'Orsay, Paris
L'expression fait référence à un fait historique : en 215 av. J.C., Hannibal, le chef militaire carthaginois, prit la cité italienne de Capoue et y passa l'hiver avec ses hommes. Voyez comment Tite-Live nous décrit la vie des soldats à Capoue :
[Les troupes] furent sans force contre les délices de voluptés immodérées, et d'autant plus enivrantes qu'ils les ignoraient. Aussi s'y précipitèrent-ils avec fureur. Le sommeil, le vin, les festins, les débauches, les bains et le repos, que l'habitude rend de jour en jour plus attrayants, les énervèrent à un tel point qu'ils se défendirent dans la suite plutôt par leurs victoires passées que par leurs forces présentes.Ce compte-rendu historique est un peu discutable : les troupes d'Hannibal avaient été mises à mal par plusieurs années de rixes contre les légions romaines, par la bataille de Cannes (216 av. J.C.) et rencontraient des difficultés d'approvisionnement. La perspective d'un siège puis d'une prise de Rome était compromise. Par ailleurs, Rome était agitée de troubles politiques et aurait pu se déconstruire sans intervention extérieure. Enfin, les attaques ciblées d'Hannibal réduisaient les alliés de Rome, l'affaiblissant progressivement.
Aux yeux des gens de l'art, cette faute fut regardée comme plus grave encore que celle qu'il avait commise en ne marchant pas sur Rome aussitôt après la bataille de Cannes. Son hésitation, dans cette circonstance, put, en effet, ne paraître qu'un retard apporté à son triomphe, tandis que cette dernière faute lui enleva les forces nécessaires pour vaincre à l'avenir. Aussi, l'on put voir qu'il n'avait plus la même armée, lorsqu'il sortit de Capoue. Les Carthaginois revenaient presque tous embarrassés de femmes de mauvaise vie ; et quand ils recommencèrent à habiter sous la tente, qu'ils retrouvèrent des marches et les fatigues de la vie de soldat, semblables à de nouvelles recrues, la force leur manquait aussi bien que le courage.
Le passage à Capoue n'était donc pas nécessairement une faiblesse militaire, mais peut-être une attente stratégique.
Nos mémoires retiennent des délices de Capoue l'idée d'une langueur fatale.