13 avril 2009
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La renommée de la déesse est encore due à trois autres causes : à la magnificence de son temple qui est le plus grand des édifices connus, à l'état florissant de la ville d'Ephèse et à la présence de la déesse elle-même.
Pausanias de Sparte, Description de la Grèce
Pour les voyageurs anciens, le temple d'Artémis à Ephèse était tout simplement la plus belle des 7 merveilles du monde antique.
Antipater de Sidon, le poète grec qui a établi la "liste" des 7 merveilles du monde antique, considère ce temple comme la plus belle des merveilles :
J’ai contemplé les murs de l’âpre Babylone, sur lesquels courent les chars, et le Zeus des rives de l’Alphée, ainsi que les Jardins suspendus, et le colosse d’Hélios, et l'imposant travail des hautes pyramides, et le gigantesque tombeau de Mausole. Mais quand je vis la demeure sacrée d’Artémis, qui s’élève jusqu’aux nues, tout le reste fut rejeté dans l'ombre et je dis : « Vois ! Mis à part l'Olympe, le Soleil n'a encore jamais rien contemplé de tel. »
Antipater de Sidon, Anthologie - (source de la traduction)
De ce temple, dont la construction démarra sous Crésus en 560 av. J.-C. et dura 120 années consécutives, il ne reste presque rien. C'est donc votre imagination qui vous permettra de découvrir cette merveille.
Maquette du temple
(source : insecula.com)
(source : insecula.com)
Le temple, dédié à la déesse Artémis (soeur jumelle d'Apollon, dénommée Diane chez les Romains), a été construit en dehors de la ville d'Ephèse tant il était gigantesque : haut de 30 mètres, le temple mesurait 125 mètres de long et 60 mètres de large. L'ensemble était construit sur un promontoire de 13 marches.
Le temple était constitué d'un vestibule couvert d'une centaine de colonnes ioniques de 20 mètres de haut (entrée) débouchant, via une porte de 30 mètres de hauteur, sur une cour à ciel ouvert richement décorée dans laquelle trônait une statue de marbre d'Artémis. Dans l'enceinte du temple était aménagé un jardin artificiel (une sorte de zoo).
Reproduction de la statue d'Artémis du temple d'Ephèse
(source : insecula.com)
(source : insecula.com)
Un culte était rendu à Artémis en sa qualité de déesse de la fécondité. Des taureaux lui étaient sacrifiés et leurs testicules accrochés sur la statue (Cf. la poitrine de la statue). Autre explication :
Les rangées de mamelles dont son sein est gonflé annoncent la fécondité, la richesse, comme son nom d'Artémis rappelle le pain, nourriture universelle et élémentaire.
Encyclopédie des gens du monde, 1837
Encyclopédie des gens du monde, 1837
Incendié en 356 av. J.-C. par un malade mental cherchant une reconnaissance historique (il a réussi...), le temple fut reconstruit sous Alexandre le Grand. Puis, il fut isolé de la ville d'Ephèse, démuni de ses trésors par Néron, et enfin mis à sac par les goths. L'interdiction des cultes païens mit un terme à sa vie puisque le temple devint une carrière de pierres taillées et servit à la construction d'églises (dont, probablement, Sainte Sophie à Constantinople).