Il y a un peu plus de 30 000 ans, on se rappelle que nous avions laissé un groupe d'aurignaciens barbouiller les murs de la grotte de Chauvet, histoire qu'on puisse la découvrir en 1994 et faire quelques photos sympas.
Jusqu'en mars 2010, les scientifiques envisageaient que 3 espèces "humaines" cohabitaient sur la planète aux environs de 40 000 ans avant notre ère :
- Nos ancêtres directs, les homo sapiens.
- Nos cousins disparus, les néandertaliens.
- D'autres cousins disparus, vivant uniquement sur une île indonésienne, les hommes de Florès.
On avait d'ailleurs vu quelques images de ces gens sur mon blog.
En 2008, une équipe russe, qui fouille une grotte plutôt fertile sur le plan de l'archéo, trouve une phalange de petit doigt qui semble avoir appartenu à un enfant vivant il y a environ 40 000 ans. Rien de bien révolutionnaire dans cette découverte, mais en s'interrogeant sur l'espèce à laquelle appartenait cet enfant, sapiens ou néandertal, l'équipe fait procéder à une identification de l'ADN. Et là, ça se complique...
La séquence génétique est en effet très différente de celle des homo sapiens et de celle des néandertaliens. Les conclusions, publiées en mars 2010 dans Nature, supposent donc la découverte d'une nouvelle espèce d'hominidé, contemporaine mais distincte des homo sapiens et des néandertaliens. Cette nouvelle espèce, dont l'enfant de Denisova est le premier spécimen identifié, aurait donc vécu du côté de la Sibérie, il y a 40 000 ans environ. Le premier ancêtre commun aux trois espèces serait ancien de... près d'un million d'années !
Pas sûr que la découverte soit définitive, mais deux choses sont notables :
- nous décomptons désormais 4 espèces connues d'hominidés pour un passé relativement proche alors qu'il y a une paire de dizaine d'années à peine nous avions encore du mal à admettre les néandertaliens comme nos parents.
- les progrès de la science en matière de génétique vont certainement nous conduire à une explosion du nombre de découvertes dans les mois et années à venir. Pour l'enfant de Denisova, c'est l'exploitation de l'ADN des mitochondries, procédé récent, qui a conduit à cette découverte. La source est moins complète que de l'ADN contenu dans le noyau des cellules, mais elle se conserve mieux et semble se trouver en plus grande abondance.
L'odyssée de l'espèce, rencontre entre sapiens et néandertal (0'59)