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10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 09:42

Par un strict effet de mode, le blog de comprendre a versé depuis quelques temps dans une crise sévère.


Depuis quelques semaines, les visites et les articles se font rares. Google me boude, les lecteurs réguliers vont voir ailleurs. La "main invisible" d'internet veut pousser dehors ce blog en pleine décrépitude, sélection naturelle numérique cruelle et implacable.

Les quelques heures de vacances qui m'ont généreusement été attribuées m'ont déjà permis de retrouver l'idée qui avait été à l'origine de ce blog : proposer et progresser. Pour proposer quelque chose de qualité, il faut approfondir, et en approfondissant, on progresse.


Aussi, nous allons, vous et moi, mettre en place un plan de relance du blog de comprendre (avec des logos, une campagne de pub à la télévision, des femmes nues qui vont hurler "comprendre" dans des grandes surfaces pour créer un buzz, des vidéos virales sur youtube...) et essayer de renouer les uns avec les autres.


Si ça marche, on aura un blog de meilleure qualité et qui apportera un peu de plus value dans nos vies respectives (en tout cas c'est l'objectif, on fera évaluer les résultats par un cabinet d'études extérieur spécialisé dans les nouvelles technologies).


Si ça ne marche pas, je licencierai mon attachée de presse, mes commerciaux, la standardiste, le responsable financier et je vendrai mon blog à Disney (C) ou Endemol (TM) qui fera de ce lieu un nouvel espace d'entertainment sur fond de Tokio Hotel (kikou lol), de Secret Story (0,38 centimes d'euros la minutes) ou de Vidéos de charme (lingeriecoquine.com).


Let's Go !


3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 20:44

Aujourd'hui, nous allons parler économie. Le déficit public.

Définition simple : on parle de déficit public lorsqu'un Etat a moins de recettes que de dépenses.

Source wikipedia

Le graphique, là, au-dessus, montre la courbe du déficit public de la France entre 1959 et 2007.
Subtilité : sur le graphique, le déficit public est rapporté à un pourcentage du produit intérieur brut (PIB).
Ainsi, par exemple, en 2007, le déficit public s'établissait à environ 2,7 % du PIB de la France.

Vous allez me dire "mais pourquoi est-ce qu'on s'intéresse au PIB alors qu'il nous suffit de regarder les dépenses et les recettes" ? Et moi je vais vous dire que ce n'est pas très poli d'interrompre quelqu'un et que, pour vous Messieurs, à chaque fois que vous interrompez quelqu'un, votre pénis devient plus petit (référence inside, sauras-tu la retrouver ?).

Alors on reprend : on rapporte la courbe du déficit au PIB car en 1992, nous nous sommes engagés auprès de nos partenaires de l'Union Européenne à ce que notre déficit public ne dépasse pas 3 % de notre PIB. Nos partenaires européens ont fait de même. L'objectif : ne pas être trop déficitaires pour garder une monnaie forte.

Bon, jusqu'ici on a perdu personne ?

Résumé : le déficit c'est autorisé jusqu'à 3% du PIB. Au-dessus, c'est mal, et hors situation de crise on pourrait avoir des sanctions financières de la part de la commission européenne.

Alors, sur le graphique d'au-dessus, on voit que la courbe s'arrête en 2007. Je vais vous raconter l'avenir !

En 2008, le déficit public a atteint 3,4 % du PIB : pas glop.

Pour 2009, Eric Woerth, le ministre du budget, annonce un déficit public entre 7 % et 7,5 % du PIB.
Pour 2010, pareil, entre 7 % et 7,5  % du PIB.
Pour 2011, là on est en pleine science fiction tellement c'est loin, on serait entre 6 % et 6,5 % du PIB.

Pour 2012, plan sur la comète, on serait entre 5 % et 5,5 % du PIB.

La faute à la crise qu'on nous explique : croissance pourrie, recettes en berne. Et si l'explication était ailleurs... du côté des dépenses de fonctionnement, de l'endettement et de la dégradation des comptes sociaux ?

L'Etat poursuit pourtant la suppression des postes dans la fonction publique, encore 34 000 l'an prochain. Qu'est-ce que ça serait sans ça !

Allez, pour finir en queue de poisson : l'OCDE pense qu'en 2009 on sera plus près de 8 % que de 7 %...

30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 20:07

Et voilà, je n'ai rien publié pendant quinze jours et paf, des commentaires me supposent mort, ou ascète en Inde, loin de toute technologie, âme perdue et extérieure à la vie.

Et bien non, je subis toujours le Samsara, les vicissitudes du monde, de la vie et de la mort, le monde des humains, l'océan de la naissance et de la mort, l'instabilité et la non-durée des choses, l'inquiétude de la vie du monde, l'agitation de l'égoïsme et la vanité de l'existence.

Bref, tout va bien.

Mais je reconnais me faire rare : je m'investis beaucoup dans mon travail et, lorsque je rentre (ou pas) chez moi, mon envie n'est pas de me coller sur un ordinateur. Mais je note des petites choses intéressantes, de-ci, de-là, et je viendrai vous en parler.

Pour conclure ce billet, bavard et inutile, je vous propose une illustration de l'audace : Pitou, qui a l'audace de poser une patte sur le muret, mais dont les yeux, immédiatement, se remplissent d'appréhension.

Pitou un chat audacieux"Moi courageuse... mais pas rassurée !"


17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 19:35

Livre publié en 1981, écrit par un américain, clinicien spécialiste des enfants autistes, dénommé Howard Buten.

Livre Howard Buten quand j'avais cinq ans je m'ai tuéSource : amazon.fr

Avis rapide : très bien, agréable, livre court.

Avis plus long : le narrateur est un enfant qui écrit avec un style très enfantin, compilant fautes de grammaire et inventions de mots. La traduction est plutôt réussie puisque le style initial est conservé, sans lourdeur excessive. Le gamin, Gil, explique comment il s'est retrouvé enfermé dans un centre psychiatrique pour enfants.

"Je suis ici à cause de ce que j'ai fait à Jessica. Je saigne encore du nez mais ça fait pas mal, mais j'ai la figure noire et bleue sur la joue. ça fait mal. J'ai honte."

Gil enchaîne les phrases, parle beaucoup et de tout, de détails insignifiants comme de faits qu'il ne comprend pas. Son récit dérive parfois sur des inventions enfantines dans lesquelles il se bat contre des singes, conduit une voiture jusqu'à Miami, parle avec ses peluches.

Gil est considéré comme un enfant instable, ayant une attitude "sociopathe et destructrice". Mais il est avant tout un enfant, écrasé par un monde qui le dépasse, celui des adultes. Et il n'est pas aussi instable.

Sorti du titre qui est très moyen (comment est-on passé de "Burt" en version américaine à "Quand j'avais cinq ans je m'ai tué" en version française ? Mystère marketing...) et des premières pages un peu déstabilisantes (il faut s'habituer au style et entrer dans l'histoire), le livre est agréable, d'autant plus si l'on accepte de se réapproprier ce point de vue d'enfant.

Je me rappelle avoir vu le film adapté de ce livre : autant ne pas le voir avant d'avoir lu le livre, on perd pas mal. Autant ne pas voir le film, d'ailleurs, pourquoi pas ? Pas sûr que l'on y perde grand chose (et les enfants acteurs n'y sont pour rien).

Quand j'avais cinq ans je m'ai tué - Howard Buten - Seuil (poche) - 207 pages

14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 11:56
"Dimanche 14 juin : par ici les globules" titre le site internet du quotidien "Le Monde".

Un grand élan solidaire, "festif et ludique", pour sauver des gens. "Son objectif est de faire la fête autour de ce geste simple, généreux et solidaire qu’est le don du sang" dixit le site internet dédié.

C'est la fête ! crédits : lemonde.fr - Hamid AZMOUN

Par contre, Messieurs les homosexuels, vous n'êtes pas les bienvenus, passez votre chemin.

Car ce que le battage médiatique (campagne de presse, publicité à la télévision, un site internet dédié...) oublie de nous dire, c'est que les dons de sang sont toujours interdits aux homosexuels masculins. "Population à risque" nous explique-t-on.

Comme pour l'Hadopi, l'administration française nous sert une culpabilité "a priori" : si vous êtes un homosexuel masculin, vous présentez plus de risques d'être porteur du VIH et donc nous n'avons pas besoin de votre sang. Sauf que là, pas de logiciel espion implanté dans son corps pour "prouver" que l'on est sain, ou que l'on est fidèle, ou que le rapport homosexuel d'il y a vingt ans ne vous a pas transformé en créature démoniaque.

Cette histoire de don du sang est donc d'un ridicule sans nom : l'homosexuel masculin qui s'assume sera considéré comme un pestiféré, l'homme marié qui fréquente régulièrement (mais discrètement) les lieux de rencontres homosexuels, lui, pourra donner son sang avec responsabilité et fierté. Idem pour les hommes qui ont de multiples rapports hétérosexuels non protégés mais qui oublient de l'indiquer. Et ainsi de suite. De quoi renforcer un peu plus la stigmatisation de l'homosexualité, et accessoirement la marginalisation des homosexuels. Pensez-vous qu'une telle approche participe à la prévention du suicide chez les jeunes homosexuels, population dans laquelle le taux de suicide est 13 fois plus élevé que chez les jeunes hétérosexuels ? (source : étude de 2005 menée par l'association Aremedia et l'INSERM, citée par le ministère de la santé en 2008 dans le cadre du lancement du plan "santé des jeunes").

Ce qui me dérange également, c'est que le site de l'établissement français du sang "oublie" d'indiquer que les homosexuels hommes ne sont pas les bienvenus. Et oui, cette mesure de restriction n'est pas très populaire dans la population française (76% des 1009 personnes sondées par BVA trouvent cette mesure injustifiée) et, accessoirement, me semble incompatible avec les principes de non discrimination que l'on trouve dans l'ordonnancement juridique national et européen. Pour ce dernier point, la restriction justifiée par des motifs de santé publique me parait disproportionnée par rapport au principe de non discrimination, nous aurons l'occasion de connaître la position de nos juridictions et de la Cour européenne des droits de l'homme dans quelques années puisque cette "situation" vient d'être soumise aux juges français par voie contentieuse.

Une solidarité nationale qui invoque la responsabilité de tous, tout en frôlant la culpabilisation, mais qui exclut et stigmatise une partie de la population ne me parait pas acceptable. Pour ma part, je refuse de donner mon sang, au risque de passer pour un odieux égoïste, pour la simple raison que si l'on a besoin de mon sang, il faudra d'abord accepter celui de mes voisins homosexuels. Si l'on ne veut pas du leur, je ne donnerai pas le mien. Cela s'appelle la fraternité.