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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 12:00


La 20e saison des simpson, qui vient de démarrer aux Etats-Unis, est l'occasion d'un passage à la diffusion haute définition de la série et de l'adoption d'un nouveau générique ! Voyez plutôt :

Nouveau générique pour les Simpson


On se rappellera, quand même, de l'ancien générique et de sa réappropriation par de vrais gens. Souvenez-vous :

En 2006, la chaîne de télévision anglaise Sky One a diffusé le générique des Simpson tourné avec de vrais acteurs (The Simpsons : real life). C'est une réalisation ambitieuse qui reprend, plan par plan, le générique de célèbre dessin animé. Voyez plutôt :


Le générique des Simpson en vrai


Le top du top est de pouvoir comparer les deux génériques en temps réel :


Comparaison entre générique animé et réel


Bluffant !


20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 20:42

Impossible de trancher ici le débat historique sur l'existence du poète aveugle antique "Homère" a qui est attribuée la paternité de l'Illiade et de l'Odyssée.

Dominique Ingres l'apothéose d'HomèreDominique Ingres, L'apothéose d'Homère, Musée du Louvre


Voici qu'au détour d'une recherche sur Homère est apparu un fragment d'hymne homérique. Il est extrait d'un texte faussement attribué à Hérodote intitulé "La vie d'Homère" :


CONTRE LES HABITANTS DE CYME

A quelle terrible destinée le puissant Jupiter a-t-il permis que je fusse en proie ! Moi dont l'enfance fut nourrie sur le sein d'une mère chérie. Par la volonté du dieu de l'égide, les peuples de Phriconis l'entourèrent de murs. Habiles guerriers, habiles à dompter les coursiers, brillant d'une ardeur martiale, ils habitent dans le sein de l'éolienne Smyrne, voisine de la mer, battue par les vagues, et que traversent les ondes limpides du divin Mélès. C'est de là que vinrent les filles de Jupiter, vierges aimables qui m'inspirèrent de célébrer la terre divine et la ville des Héros ; mais ces hommes ignorants dédaignèrent ma voix sacrée et mes chants illustres. Qu'ils soutirent le malheur à leur tour, ceux dont la méchanceté a médité ma perte. Moi cependant je me résignerai à cette destinée qu'un dieu me réserva lors de ma naissance, et je la supporterai avec une âme patiente ; mes pieds ne me porteront plus dans les vastes rues de Cyme ; tout mon désir est de me rendre chez un peuple étranger, quelque obscur qu'il soit.


Quelle surprise de voir autant de haine dans les propos du poète ! Il est intéressant d'établir le contexte pour en retirer des enseignements.

La cité antique de Cymé était située en Asie Mineure, sur la côte, à 40 km au nord de Smyrne (l'actuelle Izmir en Turquie, face à Athènes une fois franchie la mer d'Egée).

D'après le texte prétendument attribué à Hérodote, Cymé serait la ville natale de Crithéis, la mère d'Homère. Le poète, lui, serait né à l'occasion d'une fête en plein air sur les bords du fleuve Mélès. Le nom de naissance du poète, Melesigenes, rappelle son lieu de naissance.

Homère, devenu jeune adulte, et après avoir bourlingué quelques temps sur les mers, serait revenu à Cymé après avoir perdu la vue (maladie). Son ambition était probablement de s'y réinstaller (puisqu'il y avait vécu ses premières années de l'enfance) et de s'y établir en qualité de poète.

Or, s'il est très bien accueilli dans la proche colonie de Cymé appelée Neon-Tichos, Melesigenes ne trouve pas l'accueil auquel il s'attendait dans sa cité familiale...


Départ de CyméDépart de Cymé
Illustration, Le poète de Kymé d'Anatole France, 1923


Arrivé à Cymé, Melesigenes fut introduit dans des assemblées de vieillards où il récita des poèmes, s'accompagnant à la Lyre. Il y reçu un accueil chaleureux et au bout de quelques temps, Melesigenes leur proposa un marché : si la cité acceptait de lui assurer sa pitance et l'accueillait en son sein, il donnerait l'immortalité à Cymé en composant des poèmes à sa gloire. Les vieillards trouvèrent la proposition séduisante, l'immortalité de la cité contre l'entretien d'un poète si fécond, voilà un beau marché ! Ils proposèrent à Melesigenes de présenter officiellement sa demande au Sénat de Cymé pour conclure un accord formel.

Le poète fut introduit devant le Sénat, y présenta sa requète et y fit une démonstration. Une fois son oeuvre accomplie, Melesigenes se retira et attendit la décision du Sénat.

"Tous inclinaient à nourrir Homère pour ce salaire de mémoire et de gloire qu'il promettait à la ville" (Lamartine) Néanmoins, au milieu de l'accord naissant qui apparaissait dans l'assemblée, un sénateur prit la parole : matérialiste, et peu enclin à envisager la gloire ou l'histoire de sa cité, celui-ci expliqua que les fonds de la cité seraient mis à mal si elle commençait à accueillir tous les aveugles qui venaient lui demander l'asile. Les membres du Sénat, qui ne voulaient pas "paraître moins sages et moins économes des deniers du peuple que ce sénateur" (Lamartine), décidèrent alors de refuser l'offre de Melesigenes.

Il est à noter ici que, dans la langue des Cyméens, le mot "homéros" signifiait "aveugle". Le sénateur matérialiste a dû lancer quelque chose du genre "Nous n'allons pas accueillir tous les aveugles qui traînent" et... voici probablement l'origine du nom d'Homère, il est un des "aveugles" dont parlait le sénateur.

Néanmoins, il faut garder à l'esprit que certains historiens ont prêté une dimension symbolique à cette qualification d'aveugle. En effet, dans une lointaine tradition historique dont on retrouve des traces en Europe de l'Est, les poètes sont qualifiés d'aveugles pour expliquer le fait qu'ils sont déconnectés de la réalité, qu'ils ont atteint un niveau d'éveil qui dépasse celui des sens humains. En devenant "aveugle" au monde qui l'entoure, le poète touche à une connaissance divine (qui d'autre voit une référence certaine au gnosticisme dans cette histoire ?). Aussi, si Homère a véritablement existé, il pourrait n'avoir jamais été aveugle (de ses yeux), mais tout simplement désigné par "aveugle" en référence à son statut de poète. Le sénateur a très bien pu, d'ailleurs, dire sa phrase au sens de "on ne va pas accueillir tous les poètes qui traînent" en utilisant le terme générique, mais métaphorique, d'aveugles (Homéros).

Mais revenons à nos moutons...

Homère, informé du choix des Cyméens, fut indigné, se sentit trahi, et accabla les habitants de sa cité familiale :

"Je venais ici, patrie de ma mère,pour y conduire avec moi les Muses, filles aimables de Jupiter, et pour assurer une éternelle renommée à Cymé!... et ses habitants refusent d'entendre leurs voix divines ! Qu'ils soient déshérités de tout souvenir, et qu'ils subissent les peines dues à ceux qui insultent au malheur et qui repoussent l'indigent !"
Alphone de Lamartine, "La vie des Grands Hommes", 1856

La condamnation prononcée par Homère est grave : l'oubli collectif (c'est-à-dire que l'Histoire ne retiendra rien de la cité, l'oubliant, tout simplement) est une malédiction grave dans la Grêce antique où tout un chacun rêve d'inscrire son nom dans le marbre pour jouir d'une gloire posthume.

Mais comment expliquer une réaction aussi indignée d'Homère ? Il revenait dans sa patrie de naissance en estimant qu'il était légitime à demander l'asile dans la cité. Ayant vécu ses plus jeunes années à Cymé, il pouvait parfaitement prétendre à y mourir. Néanmoins, il comptait sur son talent de poète pour que les citoyens assurent sa subsistance, à défaut de quoi il serait condamné à une vie d'indigent (clochard pour nos lecteurs les plus jeunes, kikou-lol-Tokio Hotel !). Or, ce qu'Homère tenait pour juste a été défait par une autre considération, celle du bien collectif, exclusivement fondé sur une approche matérielle de la vie. Où serait l'intéret de Cymé d'être dotée d'ôdes à sa gloire mais dans l'incapacité de s'armer contre l'envahisseur ? La décision du Sénat, bien qu'objectivement injuste contre le poète, n'en est pas moins raisonnée. On soulignera néanmoins la lâcheté des Sénateurs qui n'ont su faire entendre la contradiction philosophique, pourtant majoritaire, à ce jeune sénateur matérialiste (un futur "crâne d'oeuf du ministère des finances" comme dirait le canard enchaîné !).

Homère affirme toutefois assumer le sort que lui ont destiné les dieux et partir volontairement de la cité qui le rejette, estimant que les peuples obscurs (barbares) seront encore de meilleure compagnie de les traîtres Cyméens.

La suite de la vie d'Homère démontre que ce rejet n'était peut être qu'une étape douloureuse à vivre pour qu'il puisse connaître sa gloire : arrivé à Phocée, Homère rencontra son mécène, Thestorides, qui lui permit de devenir l'auteur antique dont nous conservons encore la mémoire. En aurait-il été de même si les Cyméens l'avaient accueilli ? Finalement, méritaient-ils vraiment la malédiction d'Homère, eux qui ont contribué à ce qu'il poursuive sa route vers son destin ?


La colère d'AchilleLa colère d'Achille
"Chante, ô déesse, le courroux du Péléide Achille"
Homère, L'Illiade, Chant I
 

 Article publié initialement sur mon précédent blog le 13 janvier 2008.

-> Pensez à lire la fiche d'identité d'Homère sur mon blog !


16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 09:00

Il y a quelques jours, j'ai reçu un colis postal sur lequel était collé un grande planche de timbres "les animaux de la préhistoire"

Je ne suis pas particulièrement fan de la philatélie, mais ceux-ci sont franchement jolis :

Timbre les animaux de la préhistoireIllustrations par Christian Broutin - Bloc scanné par mes soins

Dans l'ordre, et de haut en bas, on voit donc :

- Des bisons (x3)
- Des hommes préhistoriques (armés de lances)
- Des mammouths laineux (x3)
- Un doedicurus (en train de boire)
- Un mégaloceros (dans la rivière)
- Un phorusrhacos (sur la berge)
- Un smilodon (la gueule ouverte)
- Un macrauchenia (mort)

La planche s'appelle "Bloc animaux préhistoriques" et se vend 2,63 € à la boutique de la poste.

L'artiste qui a dessiné ce "bloc" est français : Christian Broutin.
Voir son site d'ailleurs car il y a des jolies planches complémentaires.

15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 11:00

Dans la mythologie grecque, le temple oraculaire de Delphes a été construit par le dieu Apollon lui-même.

Ce lieu était un site sacré, initialement dédié à Gaïa puis à Thémis, protégé par un serpent (dragon) femelle dénommée Python (également appelée Typhon ou Delphyne). Ce monstre massacrait les hommes et les bétails qui passaient à sa proximité.

Apollon, décidé à construire un temple superbe sur le Parnasse afin d'y rendre ses oracles, tua Python d'une flèche terrible.

Hymne homérique
Que ton corps desséché pourrisse sur ce sol fertile ;
tu ne seras plus le fléau des mortels qui se nourrissent des fruits de la terre féconde et ils viendront m'immoler ici de magnifiques hécatombes ;
ni Typhée, ni l'odieuse Chimère ne pourront t'arracher à la mort, mais la terre et le soleil dans sa carrière céleste feront pourrir ici ton cadavre.



détail de la fresque de la maison des Vettii, PompéiIllustration : détail de la fresque de la maison des Vettii, Pompéi


Afin de commémorer la victoire d'Apollon sur Python, les jeux Pythiques furent organisés et devinrent, au fil du temps, des jeux panhelléniques (communs à toute la Grèce antique) presque aussi importants que les jeux olympiques.

La victoire mythologique traduit le passage d'un état "primal", symbolisé par un serpent (reptile grossier) enfanté de la terre (Gaïa, déesse préhellénique), à un état "avancé" initié par un dieu solaire (Apollon Phébus) armé d'une puissance aérienne subtile (l'arc).


Hymne homérique
Les habitants donnèrent au dieu le nom de Pythien, parce qu'en ces lieux le soleil de ses rayons dévorants a pourri ce monstre terrible.


La mythologie nous indique aussi l'origine du nom de Delphes : une fois qu'il eut vaincu le serpent, Apollon s'interrogea sur l'avenir de son culte dans ce nouveau sanctuaire. Il aperçut un bateau de commerce crétois dans la baie, se transforma en dauphin et détourna les marins sur le site.


Hymne homérique
- Étrangers, répondit le grand Apollon, ô vous qui jusqu'à ce jour avez habité Cnosse, couronnée de forêts, vous ne reverrez plus cette ville aimable, vous ne reverrez plus vos riches demeures ni vos épouses chéries, mais vous resterez ici pour garder mon temple, et vous serez honorés par de nombreux mortels. [...] vous implorerez Apollon Delphien, parce que c'est moi qui, sous la forme d'un dauphin, ai dirigé votre vaisseau à travers les flots azurés.


Le nom de Delphes est dérivé du mot grec "delphis" signifiant "dauphins"

Bassin du Dragon, château de VersaillesIllustration : Bassin du Dragon, château de Versailles
(source : insecula)

Article initialement publié sur mon précédent blog le 24 octobre 2007

14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 10:05

Les jours passent trop vite, j'ai pris du retard dans mes publications et je vous prie de bien vouloir m'en excuser.

Les archéologues nous font rêver, et peur aussi, en nous annonçant, le 4 février, avoir découvert les restes fossilisés du plus grand serpent ayant vécu sur la terre.

Admirez donc cette charmante bestiole :

Le TITANOBOA (titanoboa cerrejonensis) mesurait probablement 13 mètres de long (avec les marges d'erreur, on se situe entre 11 et 15 mètres, la taille d'un bus) pour un poids d'environ 1 tonne (et là, avec la marge d'erreur, on peut même aller jusqu'à 2 tonnes).

Le Titanoboa - Reconstitution artistiqueLe Titanoboa - Reconstitution artistique par Jason Bourque (University of Florida)

Pas de panique, ce Kaa préhistorique vivait au début du cénozoïque, il y a 60 millions d'années (nous n'étions alors que de tous petits mammifères). Pas de fantasmes non plus du côté d'affrontements sanglants entre Titanoboa et des dinosaures, ces derniers avaient déjà disparu quelques dizaines de millions d'années auparavant.

A défaut de pouvoir jouer le constrictor avec les dinos, le Titanoboa s'alimentait (en masse) de reptiles : serpents, crocodiles et tortues.

A-t-il évolué, lui aussi, pour se transformer en une chose plus petite ?
S'est-il éteint avec les changements climatiques ?

Ou bien est-il toujours parmi nous ?