Les oeufs, le fromage, le vin, les légumes, les fruits... Il semblerait que près de 3 français sur 4 se passent de la grande distribution et achètent leurs produits directement chez un producteur.
Giuseppe Arcimboldo - L'été
Mais un producteur, c'est quoi ?
Le producteur, c'est un professionnel ou un semi-professionnel qui introduit dans le circuit de la consommation un bien qu'il produit ou qu'il contribue à produire. C'est donc le vigneron qui va proposer son vin, c'est le volailler qui va élever de la volaille (poules, dindes, canards...) et proposer leur viande ou les produits de leur élevage (oeufs), c'est le maraîcher qui va proposer ses légumes etc.
L'achat direct chez le producteur, quels avantages ?
L'activité principale d'un producteur c'est la "production" du bien, c'est-à-dire la mise à disposition de ce bien dans le circuit de consommation. L'activité de vente, ainsi que les activités préparatoires à la vente (logistique, transport...), se sont développée en complément de l'activité de production.
C'est ainsi qu'est apparu le distributeur, un intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Le distributeur achemine le produit de son lieu de production jusqu'à son lieu de vente. En France, pour ce qui est de la grande consommation (fruits, légumes, produits frais), le rôle de distributeur est majoritairement assuré par des (super)centrales d'achat dont l'objectif est d'acheter des produits puis de les mettre à la disposition de leurs membres (notamment des moyennes et grandes surfaces).
Cet intermédiaire présente deux inconvénients majeurs. Premièrement, l'objectif de la (super)centrale d'achat est d'obtenir le plus de produits possible avec un coût d'achat minimal. De ce fait, les producteurs, et principalement les grands producteurs, doivent se plier aux offres d'achat des (super)centrales s'ils veulent que leurs produits soient achetés. C'est ce que l'on appelle "tirer le prix vers le bas", le poids économique des (super)centrales d'achat leur permet d'obtenir que les producteurs réduisent au maximum leurs prix de vente en réduisant leurs marges et en réduisant leurs coûts de production. La conséquence immédiate de cette situation : des producteurs qui s'appauvrissent (Cf. les producteurs de lait) et des produits pour lesquels les coûts de production n'ont plus droit de citer (cultures hors sols, élevage en batterie, engrais...). Deuxièmement, cet intermédiaire présente un coût supplémentaire dans la chaîne commerciale, coût qui est bien sûr répercuté sur le prix de vente du produit. Le prix d'achat au producteur et deux fois, trois fois voire quatre fois moins élevé que le prix de vente au consommateur : on parle d'un coefficient multiplicateur qui s'applique pour chaque passage du produit entre les mains d'un intermédiaire. Si l'on considère précisément les deux inconvénients, à savoir tirer les coûts de production vers le bas et augmenter les coûts intermédiaires, on obtient un produit de qualité médiocre mais revendu au prix du marché. (donc pas "plus bas"). Au prix du marché ? Oui, car la marge des intermédiaires, et notamment du vendeur, se sont finalement substituées à celle du producteur.
L'achat direct aux producteurs, que ce soit à la ferme, dans les ventes collectives, sur le bord des routes ou sur les marchés, permet au consommateur d'acquérir "en direct" un produit, sans intermédiaire, et donc sans surcoûts. De mon expérience, les prix sont moins élevés, ou identiques, aux prix pratiqués dans la grande distribution, mais la qualité, la diversité et la fraîcheur sont bien meilleures. Côté producteur, l'achat direct permet de maintenir une marge correcte, pour ne pas dire juste, et contribue au maintien de l'activité.
Pour connaître les points de rencontre consommateur / producteur : marches-producteurs.com