26 juin 2008
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17:23
Texte mis à jour
Rapport avec mon article récent sur le gouvernement français (gloire à lui et à sa descendance sur les 36 générations à venir) ou non, ce matin (26/06) je n'ai plus de connexion à internet. Pour vous dire que ça commence sévèrement à me gonfler cette rigolade numérique.
Vous imaginez votre bagnole qui démarre un jour sur trois, qui cale sans raison apparente sur le périph, qui affiche des voyants d'erreur sans explication.... Est-ce que c'est être trop exigeant, en 2008, d'attendre un service "nouvelle technologie" stable et un minum performant ? Un accès internet qui s'interrompt pendant 48h et qui redémarre tout aussi mystérieusement n'est pas un accès acceptable. On peut considérer que c'est bien peu de chose que d'être contraint à la "vie normale" pendant quelques jours, j'en suis tout à fait aise, mais il doit quand même être rappelé que ces services ne relèvent en rien de la magie ou de l'aléatoire et qu'il serait normal qu'ils fonctionnent sans à-coup.
La grande intelligence des fournisseurs d'accès internet, qui ont bien compris que "tout ça c'est pas parfait", c'est qu'ils en ont fait une force : quand le client cherche à régler ses problèmes intrinsèquement "normaux", il doit payer. La ligne chaude de mon FAI coûte 0,34 € la minute. Pas vraiment besoin de l'appeler en temps normal, comme pas mal d'entre-vous je sais me démerder avec mes problème d'informatique, mais quand ce sont des problèmes qui viennent d'ailleurs (équipements de l'opérateur, erreurs de câblages....) il faut bien aller leur parler. A 0,34€ la minute. Ce coup-ci, j'ai pris le parti d'attendre.... et ça a marché puisque ma connexion est repartie "soudainement", sous mes yeux, sans aucune raison. Mais, si j'avais attendu qu'un fil se rebranche tout seul dans un central téléphonique, j'aurais perdu autant de temps ! J'ai plus qu'à profiter avant la prochaine emmerde :-/
Autre truc qui me fait halluciner : il peut arriver que le fournisseur d'accès renvoie la responsabilité sur le dos de France Telecom qui reste propriétaire du réseau téléphonique (les tuyaux). Donc quand l'abonné à un fournisseur d'accès a un problème, il appelle son prestataire de service à 0,34€ la minute (il paye pour que son prestataire puisse faire son travail, on nage dans un non sens commercial). Puis, si le prestataire est taquin, il va dire que c'est de la faute à France Telecom et... tenez-vous bien.... c'est au client de faire le nécessaire auprès de France Telecom ! Dans n'importe quelle autre relation commerciale, ça aurait été le boulot du prestataire de service que de débrouiller la situation au profit de son client. Pas en matière d'internet. Le FAI fait la loi; envers et contre tous.
Votre voiture a des freins qui ne freinent plus, votre garagiste en commande et les installe, n'est-ce pas ? Et bien, dans le système "internet", le garagiste détecterait, après deux visites à 0,34€ la minute de prestation, que c'est les freins et vous demanderait d'aller acheter vos plaquettes avant de revenir le voir. Rajoutez à cela que ce garagiste est payé mensuellement pour vous fournir un véhicule en état de marche et vous comprenez le scandale de la relation commerciale dans laquelle se trouve le client des "nouvelles technologies".
Je n'ai pas de solution pour changer le système, mais je constate, année après année, que rien ne change et que le consommateur est toujours aussi faible... et méprisé.
Pour élargir un peu le sujet, le droit de la consommation, en France, est à reprendre en profondeur pour protéger un peu mieux les usagers des prestataires de service des nouvelles technologies (internet, téléphonie, télévision numérique...) contre les dérapages dans les relations commerciales. Combien de fois ai-je lu des histoires hallucinantes de clients largués dans la nature, obligés de payer pour un service dont il ne bénéficie pas, parce que leur prestataire ne sait pas régler leur problème mais connaît bien le numéro de compte du client. Il n'est pas normal que les clients n'aient, dans ce genre de situation, que la solution de saisir le juge de proximité pour obtenir la résiliation, qui tombe sous le sens, d'un service qui s'approche plus de l'exploitation que de la relation commerciale.
Un statut renforcé au profit des grosses associations de consommateurs pourrait être une solution. En France, à la différence d'autres pays de l'Union Européenne, les associations de consommateurs n'ont qu'un poids relatif dans l'économie nationale. Et pourtant, mieux structurées et dotées de pouvoirs spécifiques, elles pourraient jouer un rôle de régulation dans les relations actuellement déséquilibrées entre les prestataires de services "nouvelles technologies" et leurs clients.