15 août 2008
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Des choses et d'autres, je vous laisse y picorer ce qui vous plaira.
1. Marguerite Yourcenar, Mémoire d'Hadrien
"Je n'en suis pas moins arrivé à l'âge où la vie, pour chaque homme, est une défaite acceptée. Dire que mes jours sont comptés ne signifie rien, il en fut toujours ainsi.
Il en est ainsi pour nous tous. Mais l'incertitude du lieu, du temps, du mode, qui nous empêche de bien distinguer ce but vers lequel nous avançons sans trève, diminue pour moi à mesure que progresse ma maladie mortelle. Le premier venu peut mourir tout à l'heure, mais le malade sait qu'il ne vivra plus dans dix ans.
Ma marge d'hésitation ne s'étend plus sur des années, mais sur des mois."
2. Peut-être l'essentiel
3. Lectures de l'année (?) à venir
Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit
Marguerite Yourcenar - Mémoires d'Hadrien
Jean-Jacques Rousseau - Rêveries du promeneur solitaire
Eiji Yoshikawa - La parfaite lumière
Umberto Eco - Le pendule de Foucault
Hermann Hesse - Narcisse et Goldmund
Mark Haddon - Le bizarre incident du chien pendant la nuit
Bret Easton Ellis - American Psycho
(?) Roy Lewis - Pourquoi j'ai mangé mon père
(?) Jean Teulé - Le Montespan
(?) Douglas Preston - La chambre des curiosités
(?) Ken Follett - Les Piliers de la terre
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13 août 2008
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On continue dans les livres de l'été.
Définition du livre de l'été ? Sympa et facile à lire.
Là, je lis un petit livre (185 "petites" pages) : mon chien Stupide
Je ne vais pas en dire beaucoup sur l'histoire car sa découverte, page après page, est vraiment agréable. Le narrateur, un écrivain, raconte sa vie de famille, plutôt pas terrible, et la manière dont elle est boulversée par un chien énorme et imbécile. Un livre un peu dans la lignée de "La conjuration des imbéciles", très second degré. Pas mal du tout pour la moitié que j'ai lue.
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3 août 2008
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5 juillet 2008
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Comme le disait la publicité, soyez belle de l'intérieur, lisez un livre.
Je vais donc contribuer à vous rendre belle, Madame, en vous proposant une lecture estivale.
John Kennedy Toole - La conjuration des imbéciles
La conjuration des imbéciles a été publiée en 1980. L'histoire est relativement simple, trois histoires parallèles dans la Louisiane américaine des années 60.
L'histoire principale est celle d'un gros type nommé Ignatius, très cultivé, mais totalement inadapté à la vie sociale, qu'il juge avec un dédain excessif, et qui porte sur le monde des jugements extrêmement sévères qu'il note avec frénésie dans de petits cahiers d'écolier. Il se sent investi d'une mission de journalisme de l'extrême lorsque se présente à lui l'obligation de chercher un travail ! Ignatius qui, a 30 ans, vit toujours chez sa mère, va transformer chacun de ses "jobs" en un énorme fiasco.
L'histoire secondaire est celle de la mère d'Ignatius. Veuve écrasée par le poids symbolique de son fils, Madame Reilly subit avec effacement tous les affronts de son odieux fiston. Son arthrose du coude la fait horriblement souffrir et elle a fini, progressivement, par devenir alcoolique pour oublier ses préoccupations. Et puis, Madame Reilly rencontre des gens... et sort... oublie son arthrose... et commence à haïr son fils, à lui dire ce qu'elle pense de lui, à faire front contre ses méchancetés.
La troisième histoire est celle d'un bar, les folles nuits, entre mystérieuses transactions, aguicheuses rêveuses et ironie grinçante. Jones, employé noir exploité, a pour ambition de faire fermer l'établissement en le dénonçant à la police dès qu'il aura la preuve que des choses anormales s'y passent. Darlène se met en tête de se produire en numéro pseudo-érotique avec son cacathoès. Lana, la responsable du bar, voit ici la possibilité de montrer ses talents (approximatifs) de metteur en scène de théatre.
La conjuration des imbéciles est un livre drôle, un comédie qui dresse à gros traits le portrait de la population de la Louisiane dans les années 60. On se prend souvent à rire en lisant le livre tellement les situations décrites sont surréalistes, les propos ridicules, les parodies excessives.
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13 février 2008
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Extrait de la pierre et le sabre, un petit texte d'excuses d'une finesse admirable.
Sekishusai est un vieil homme sage, petit seigneur local, maître d'une technique de sabre très réputée à travers le Japon. Il s'est retiré du monde et cherche à se protéger des étudiants errants ou des guerriers provocateurs. Ses fils sont placés chez le Shogun, l'un d'eux est même formateur aux arts martiaux. Le vieil homme n'a rien perdu de sa vigueur au combat. Sa vie, désormais, est de cultiver des pivoines, écrire des poèmes japonais et de couler des jours heureux au son de la flûte de la jeune femme qui lui tient compagnie.
Voilà que trois jeunes samouraïs, fils de daimyos puissants, et courtisans de l'empereur, viennent dans le "fief" de Sekishusai et exigent, diplomatiquement, de le rencontrer pour se mesurer à lui. Sekishusai décline une première fois leur sollicitation mais, comble d'outrecuidance, les jeunes samouraïs annoncent qu'ils viendront quand même visiter le dojo de Sekishusai et qu'ils espèrent bien pouvoir obtenir de lui une "leçon" (de là à considérer qu'ils vont le défier tout aussi sec, il n'y a qu'un pas).
Sekishusai souhaite éviter cette rencontre avec ces hommes frustres et décide de leur envoyer Otsu, la jeune fille qui lui tient compagnie au matin de la rencontre. Elle doit leur remettre une lettre d'excuses accompagnée d'une pivoine blanche, fleur rare dans cette partie du Japon. Le vieil homme a pris le parti de flatter les samouraïs.
Voici les termes de la lettre d'excuses :
"Pardonnez-moi d'envoyer mes salutations par lettre au lieu de vous rencontrer moi-même ; hélas ! Je suis un peu enrhumé. J'espère qu'une pivoine blanche comme neige vous donnera plus de plaisir que le nez coulant d'un vieillard. J'envoie la fleur par la main d'une fleur, en espérant que vous agréerez mes excuses. Mon vieux corps se repose en dehors du monde quotidien. J'hésite à montrer mon visage. Je vous en prie, souriez avec pitié à un vieil homme."
Et le coup de grâce porté par Otsu :
"Il a dit aussi qu'il aimerait prendre avec vous une tasse de thé mais qu'il hésite à vous inviter chez lui car il n'y a là que des guerriers ignorants des finesses de cette cérémonie. Munenori [le fils aîné de Sekishusai] se trouvant à Edo, il a le sentiment que le service du thé serait grossier au point de provoquer l'hilarité de personnes venues de la capitale impériale. Il m'a priée de vous demander pardon, et de vous dire qu'il espère vous voir une autre fois."
Ils sont partis furieux ;)
Vous avez dit :
Anne88 (http://atmosphere88.bloguez.com)
L'art de l'esquive... Presque sans bruit, sans grande colère de la part de l'homme sage,
L'art de faire passer un message courtois pour désamorcer la bombe..
Qui devrait en prendre de la graine ? Tellement beaucoup comme diraient des enfants..
-> Une esquive subtile, courtoise, qui éconduit habilement les querelleurs. Voyez le "diamant" qui se cachait dans ces excuses. La pivoine présentait une particularité que seul un vrai bushi pouvait observer et, à sa simple vue, comprendre que le vieux Sekishusai était un maître de son art et abandonner tout projet de défi. Au retour d'Otsu à la citadelle, le vieux sage voulu savoir si le chef des samouraïs avait examiné la pivoine. Otsu répondit que oui mais que l'observation avait été rapide et qu'il avait repoussé méprisamment le présent. Et le vieux maître de conclure à sa supériorité indiscutable sur ce fanfaron et d'affirmer que la rencontre aurait été fatale au jeune guerrier. Plus tard, la pivoine a été "lue" et comprise par quelqu'un à qui elle n'était pas destinée... ;)
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