13 août 2011
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Nous allons réveiller un peu ce blog : deux articles sur le sexe ! (voir le deuxième)
Bossu ithyphallique, grotesque originaire de Smyrne, IIe siècle av. J.-C, Musée du Louvre, Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, CA 5190, analyse | Ithyphallique est un adjectif qualificatif désignant ce qui a rapport avec le sexe masculin en érection. L'étymologie est grecque puisque l'adjectif est dérivé du nom "ithus" (droit) et de "phallos" (sexe en érection). Le nom masculin ithyphalle est moins usité et désigne plus précisément les objets phalliques utilisés dans les cérémonies antiques dédiées à Dionysos. Les représentations ithyphalliques sont très nombreuses à travers les âges, notamment chez les Grecs ou les Égyptiens. On en trouve y compris dans la période préhistorique. Figurine d'argile trouvée dans la grotte Nicolas à Sainte-Anastasie (France, Gard) - Figure d'après Ulysse Dumas, publication en 1905. |
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9 juillet 2011
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Halage est un nom masculin qui désigne l'action de tirer, depuis la berge, un bateau situé sur un cours d'eau.
Le verbe relatif à cette action est haler (verbe transitif -> haler qqch). Attention à ne pas utiliser d'accent circonflexe sur le "a", sinon c'est une autre action que l'on désigne, celle de bronzer, de créer un hâle.
Exemple d'utilisation du verbe haler : ils halaient les bateaux de marchandises.
L'origine du nom et du verbe est germanique : halôn (qui signifie amener).
Fragment d'un mausolée (IIe - IIIe siècle après J.-C.)
Musée départemental - Arles antique (prêt)
L'image ci-dessus représente une scène de halage : deux haleurs tirent une barque contenant des fûts de vin. A l'arrière de l'embarcation est installé un homme dont le rôle doit être de veiller à ce qu'elle ne se rapproche pas trop de la berge.
Le halage peut être assuré par des hommes, des animaux (des chevaux...) ou par tracteurs mécaniques.
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24 juillet 2010
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Dans le langage courant, on utilise parfois l'expression "Franchir le Rubicon" pour signifier qu'une action dépasse une certaine limite, engageant son auteur dans une voie souvent audacieuse mais irrévocable.
Illustration : En installant des missiles nucléaires à un saut de puces des côtes américaines, l'URSS a franchi le Rubicon. Dans le contexte de la guerre froide entre l'URSS et les États Unis, l'installation d'armes de destruction massives à Cuba, sous le nez des Américains, et dans le plus grand secret, conduisait nécessairement les Russes à engager un bras de fer diplomatique et militaire aux résultats incertains et potentiellement catastrophiques. Dans cet exemple, le Rubicon pourrait symboliser la ligne imaginaire qui séparait les relations tendues et l'escalade militaire.
César Franchit le Rubicon - Gravure de F. Armbruster (XIXe siècle)
Historiquement, c'est Jules César qui franchit le Rubicon en 49 avant Jésus-Christ : le Sénat romain avait formellement défendu aux généraux de pénétrer sur le territoire de Rome accompagnés de leurs armées. Or, le Rubicon était le fleuve qui marquait la limite sud de la province administrée par César, la Gaule Cisalpine (le nord de l'Italie moderne), avec l'Italie Romaine. En pénétrant avec la XIIIe légion sur le territoire romain, Jules César déclarait la guerre à la République romaine.
Mais, après le coucher du soleil, il fit atteler à un chariot les mulets d'une boulangerie voisine et, suivi de fort peu de monde, il prit les chemins les plus détournés. Les flambeaux s'éteignirent ; il se trompa de route et erra longtemps au hasard. Enfin, au point du jour, ayant trouvé un guide, il suivit à pied des sentiers étroits jusqu'au Rubicon, limite de sa province, et où l'attendaient ses cohortes. Il s'y arrêta quelques instants, et, réfléchissant aux conséquences de son entreprise : "Il est encore temps de retourner sur nos pas, dit-il à ceux qui l'entouraient. une fois ce petit pont franchi, c'est le fer qui décidera tout."
Suétone - Vie de César - Vie des douze Césars
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12 février 2010
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21:10
Rendez donc à César ce qui est à César
et à Dieu ce qui est à Dieu.
(Matthieu, XXII, 21)
"Il faut rendre à César ce qui appartient à César" est une expression courante pour signifier qu'il faut savoir attribuer le mérite d'une chose à son seul auteur.
Néanmoins, on oublie deux choses au sujet de cette expression. La première, c'est qu'elle est directement tirée du nouveau testament et que son auteur n'est autre que Jésus Christ. La seconde, et non des moindres, est que la phrase complète signifie... tout autre chose ;) Voyez plutôt.
Contexte : Jésus a commencé à rependre son message en Palestine et attire l'attention sur lui. Les Pharisiens, qui voient en Jésus un agitateur, décident de lui tendre un piège. Ils se présentent à lui et lui demandent s'ils doivent payer le tribut demandé par la Romains (un impôt d'occupation).
Jésus comprend que c'est un piège qu'on lui tend là : s'il répond que l'on ne doit pas payer le tribut aux Romains, il sera immédiatement dénoncé comme agitateur (les terroristes de l'époque
) aux autorités et sera probablement condamné comme tel. A l'inverse, s'il répond qu'il faut payer le tribut aux Romains, il perdra de sa magnificence, le fils de Dieu étant lui aussi obligé de se soumettre aux lois de l'occupant.

Jésus prend l'initiative de répondre aux Pharisiens et leur demande de lui présenter une pièce de monnaie (voir illustration). Une fois la pièce en main, il demande à qui appartient le portrait frappé sur la pièce. C'est celui de César, l'empereur romain. Et Jésus de répondre : "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu".
Dans sa réponse, Jésus sépare le monde des hommes du monde de Dieu. Il convient de payer le tribut romain puisque les lois prévoient que ce tribut doit être versé. Néanmoins, il revient aux hommes de connaître leurs débiteurs : s'ils relèvent de l'administration temporelle d'un pouvoir politique, il n'en reste pas moins qu'ils relèvent également d'une administration spirituelle, celle de Dieu. Ces deux pouvoirs sont coexistants et doivent être respectés individuellement.
L'idée de séparation du temporel et du spirituel perdure dans l'histoire occidentale, au cours de laquelle par exemple le pouvoir temporel (Roi) cohabitait avec le pouvoir spirituel (Église). Désormais, l'incarnation de la dualité est plus subtile, mais on en trouve trace, par exemple, dans le principe de laïcité qui édicte que l'Etat est indépendant des religions pratiquées sur son territoire et ne saurait s'adapter à elles ou en influencer l'exercice.
Texte initialement publié le 18 octobre 2007 sur mon précédent blog.
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11 août 2009
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Pour procéder à une petite mise à jour de nos connaissances de la langue française, et pour enrichir le vocabulaire des plus jeunes d'entre nous, je vous propose de nous intéresser à l'expression "coup de boutoir".
L'expression "coup de boutoir" est synonyme d'une charge brutale. En anglais, elle se traduit littéralement par "coup stupéfiant" (staggering blow) et garde donc le même sens qu'en français. On emploie souvent le pluriel ("les coups de boutoir") pour exprimer la répétition dans l'attaque et la résistance opposée à la charge.
Le boutoir, c'est la partie supérieur du groin d'un cochon, d'un sanglier ou d'un phacochère : le boutoir sert à fouiller le sol à la recherche de nourriture, permettant notamment de déterrer des racines. C'est un appendice plein de nerfs, plutôt dur et résistant.

L'expression "un coup de boutoir" est employée de manière métaphorique lorsque l'on veut par exemple signifier un attaque verbale soudaine ou encore une atteinte à un principe ou une règle (ex : un coup de boutoir porté aux droits des salariés).
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