"Il a dû mettre sa prothèse pour descendre plus commodément jusqu'à la guillotine qu'on avait d'ailleurs mise dans un coin dans une espèce de préau. On aurait dit que la honte commençait à gagner".
Emile Pollack, avocat de Djandoubi
Photographie d'Hamida Djandoubi (L'Aurore, 12 septembre 1977)
Il y a un peu plus de 30 ans, le samedi 10 septembre 1977 à 4h40 du matin, Hamida Djandoubi a été guillotiné dans la cour de la prison des Baumettes à Marseille. Il fut le dernier condamné à mort à être exécuté en France.
Ce tunisien de 28 ans a été condamné à la peine de mort en 1977 pour "Assassinat, viol, coups et blessures avec préméditation et port d'arme". Djandoubi a reconnu les faits, sa culpabilité ne faisait aucun doute.
L'histoire est sordide. Né en 1949 en Tunisie, Hamida Djandoubi émigre en France en 1968. En 1971, il perd une partie de sa jambe droite dans un accident du travail. En 1973, Djandoubi essaye de prostituer de force Elisabeth Bousquet, sa jeune maîtresse de 20 ans, mais elle porte plainte contre lui. Il est condamné à une peine de prison ferme.
En 1974, Djandoubi sort de prison sous le régime de la liberté conditionnelle. Il jure de se venger d'Elisabeth Bousquet. Alcoolique et violent, Djandoubi est le proxénète de deux femmes mineures, Amaria et Annie, âgées de 15 ans, qu'il force à travailler pour son compte.
Le 3 juillet 1974, Djandoubi met en oeuvre sa vengeance. Il enlève Elisabeth Bousquet, la conduit chez lui , au 17 de la rue Villa-Paradis à Marseille, et la torture pendant plusieurs heures en présence des deux femmes qu'il prostitue. Il termine son ignoble périple le lendemain matin en entraînant Elisabeth Bousquet dans un cabanon de Lançon-de-Provence, à une quarantaine de kilomètres de Marseille, pour l'y étrangler. Le corps sera retrouvé par des enfants quelques jours plus tard.
L'identité du corps ne sera établie qu'un mois plus tard. Les deux témoins des tortures subies par Elisabeth Bousquet en profitent et dénoncent Djandoubi à la police.
Le 25 février 1977, à l'issue de deux jours de procès, la cour d'Assises des Bouches du Rhône condamne Djandoubi à la peine de mort. Le pourvoi en Cassation est rejeté le 8 juin 1977, la grâce présidentielle est rejetée dans la foulée.
Le samedi 10 septembre 1977, à 4h40 du matin, Hamida Djandoubi est guillotiné dans la cour de la prison des Baumettes à Marseille.
Pour en savoir plus :
- Une page en anglais réalisée en support d'un livre