26 octobre 2009
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Eric Besson, ministre français en exercice, a proposé, ce dimanche 25 octobre 2009, qu'un grand débat soit engagé dans notre pays sur le thème de l'identité nationale.

de l'identité nationale, sur ce qu'est être Français aujourd'hui"
Le concert des récriminations n'a pas mis longtemps a se faire entendre : manipulation politique à quelques mois des régionales, droitisation du discours, le front national est à l'orée du bois...
Peut être qu'il y a quelques visées politiques derrière le *timing* d'introduction de ce débat, j'en conviens, néanmoins, je voulais écrire aujourd'hui que ce débat ne me semble pas du tout déplacé.
Ces thèmes, relatifs à la nation, n'appartiennent pas à l'extrême droite française. Pour être correct, ces thèmes ont été "abandonnés" à l'extrême droite pendant 20 ou 25 ans et, désormais, leur évocation fait naître un doute "habituel". Désolé, mais il va falloir abandonner le réflexe pavlovien : les républicains, de droite comme de gauche, abordent désormais de face des thèmes tels que l'immigration, l'identité française, la souveraineté nationale. Et c'est tant mieux !
Le cadre étant posé ("le thème n'est pas déplacé"), nous pouvons désormais évoquer quelques points qui font, à mon sens, l'intérêt de s'interroger sur la nation française.
L'évoquer, c'est déjà rappeler qu'elle existe : dans un contexte d'internationalisation, se rappeler qu'il existe encore une langue, une culture et une histoire qui nous "regroupent" n'est pas totalement inutile. Ce qui est inquiétant, c'est le délitement de ce lien, progressif, qui fait de notre société une juxtaposition au détriment d'une unité. On parle "couramment" de communautarisme, je n'aime pas trop ce nom car il pose la focale sur l'individu (certes, communautarisé) bien plus sur le le groupe qui doit normalement le transcender. Les fondamentalistes religieux l'ont bien compris, eux, qu'ils ont tout intérêt à créer du "lien", de l'identité collective. A nous de nous rappeler qu'il existe aussi un pacte républicain (un contrat social dirait l'autre) du côté de la liberté.
Les contextes de crise sont propices à l'opposition : riches et pauvres, banquiers et "autres", public et privé, patrons et salariés, politiques et médias, producteurs et commerçants, citoyens et pouvoir, français et immigrés... Les éléments de désunion sont déjà légion, les éléments d'union sont peu ou pas connus (ou pas ou peu efficaces), il est évident que rajouter un contexte économique difficile aurait tendance à favoriser l'individualisme. Parler de nation, c'est rappeler le collectif.
La population est vieillissante, à quoi ressemblera la France de demain : pays de compétitivité ou territoire de traditions ? Nous sommes à la croisée des chemins, la société accompagne le vieillissement de nos baby boomers. L'Etat se réforme, mais, plus profondément, c'est la société elle-même qui se réforme dans son sillage. Bref, que ferons-nous demain, comment et avec qui (mobilité due à l'emploi) ?
Et puis, le choc des civilisations, alors, on y est... ou pas ?
Et si dans le prolongement de ces discussions on pouvait en profiter pour nous interroger un peu sur le fonctionnement de nos institutions...
Peut être qu'il y a quelques visées politiques derrière le *timing* d'introduction de ce débat, j'en conviens, néanmoins, je voulais écrire aujourd'hui que ce débat ne me semble pas du tout déplacé.
Ces thèmes, relatifs à la nation, n'appartiennent pas à l'extrême droite française. Pour être correct, ces thèmes ont été "abandonnés" à l'extrême droite pendant 20 ou 25 ans et, désormais, leur évocation fait naître un doute "habituel". Désolé, mais il va falloir abandonner le réflexe pavlovien : les républicains, de droite comme de gauche, abordent désormais de face des thèmes tels que l'immigration, l'identité française, la souveraineté nationale. Et c'est tant mieux !
Le cadre étant posé ("le thème n'est pas déplacé"), nous pouvons désormais évoquer quelques points qui font, à mon sens, l'intérêt de s'interroger sur la nation française.
L'évoquer, c'est déjà rappeler qu'elle existe : dans un contexte d'internationalisation, se rappeler qu'il existe encore une langue, une culture et une histoire qui nous "regroupent" n'est pas totalement inutile. Ce qui est inquiétant, c'est le délitement de ce lien, progressif, qui fait de notre société une juxtaposition au détriment d'une unité. On parle "couramment" de communautarisme, je n'aime pas trop ce nom car il pose la focale sur l'individu (certes, communautarisé) bien plus sur le le groupe qui doit normalement le transcender. Les fondamentalistes religieux l'ont bien compris, eux, qu'ils ont tout intérêt à créer du "lien", de l'identité collective. A nous de nous rappeler qu'il existe aussi un pacte républicain (un contrat social dirait l'autre) du côté de la liberté.
Les contextes de crise sont propices à l'opposition : riches et pauvres, banquiers et "autres", public et privé, patrons et salariés, politiques et médias, producteurs et commerçants, citoyens et pouvoir, français et immigrés... Les éléments de désunion sont déjà légion, les éléments d'union sont peu ou pas connus (ou pas ou peu efficaces), il est évident que rajouter un contexte économique difficile aurait tendance à favoriser l'individualisme. Parler de nation, c'est rappeler le collectif.
La population est vieillissante, à quoi ressemblera la France de demain : pays de compétitivité ou territoire de traditions ? Nous sommes à la croisée des chemins, la société accompagne le vieillissement de nos baby boomers. L'Etat se réforme, mais, plus profondément, c'est la société elle-même qui se réforme dans son sillage. Bref, que ferons-nous demain, comment et avec qui (mobilité due à l'emploi) ?
Et puis, le choc des civilisations, alors, on y est... ou pas ?
Et si dans le prolongement de ces discussions on pouvait en profiter pour nous interroger un peu sur le fonctionnement de nos institutions...