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1 juillet 2017 6 01 /07 /juillet /2017 16:40

 

C'est il y a 100 ans, en juillet 1917, qu'Howard Phillips Lovecraft a rédigé la nouvelle Dagon, la première qui sera publiée, deux ans plus tard, dans la revue Weird Tales.

 

 

La nouvelle Dagon lue par un francophone passionné par Lovecraft

 

 

"Quand vous aurez lu ces pages hâtivement griffonnées, vous pourrez imaginer, même sans le savoir vraiment, ce qui me contraint soit à l’oubli, soit à la mort"

 

 

Source de l'illustration

 

 

"Je ne peux imaginer les profondeurs de la mer sans trembler aux choses sans nom qui à ce moment précis peuvent y ramper et patauger dans leur lit de vase, adorant leurs anciennes idoles de pierre et sculptant leurs goûts détestables dans les obélisques de granit gluant d’algues"

 

13 mai 2017 6 13 /05 /mai /2017 14:12


Que tout ce cirque soit terminé, cela fait un bien fou. Bruit médiatique non stop, carnaval démocratique dérangeant, peu d'idées et babillages à la machine à café. Le net fait cependant évoluer le format de l'élection, moins de monde devant TF1 et plus d'électeurs en lien direct avec leur candidat ; il est probable que l'exercice de l'élection 2022 (au plus tard) sera une expérience renouvelée et, peut-être, réellement en dehors de l'influence des partis.

 

En attendant....

 

8 janvier 2017 7 08 /01 /janvier /2017 14:04

 

Que l'isle, où le soleil chaque jour se récrée,
Ne vante plus l'image à ce dieu consacrée,
Ce superbe colosse en qui l'art des humains
Consomma tant de jours et lassa tant de mains ;
Dont la tête élevée au-delà du tonnerre,
Et les pieds embrassant et la mer et la terre,
Sembloient, en leur stature épouvantable aux yeux,
Joindre ensemble la mer, et la terre et les cieux.

 

Julien COLLARDEAU III, extrait de Sur le Château de Richelieu

 

 

Le colosse de Rhodes est une merveille du monde disponible dans le jeu vidéo Civilization V ; elle a pour caractéristique d'être réalisée deux tours avant vous par les Egyptiens, provoquant hurlements, bris d'objets divers et déclenchement de guerres sanglantes contre les nations voisines qui n'avaient pourtant rien demandé à personne.


 

Cette précision importante étant donnée, voyons ce qu'il en est sur le plan historique.

 

Rhodes est une grande île grecque située à l'extrémité Est de l'archipel du Dodécanèse, à proximité immédiate des côtes de la Turquie, faisant le lien entre la mer Egée au Nord et la mer Méditerranée au Sud.

 

Sa position stratégique l'expose aux convoitises militaires : la jeune cité-Etat de Rhodes fit ainsi les frais d'un célèbre siège maritime, qui dura un peu plus d'une année, en 305 avant J.-C. La cité-Etat opposa alors une forte résistance ce qui lui permit de protéger ses intérêts souverains lorsqu'elle signa le traité de paix qui mit un terme à cette agression.

 

En souvenir de cette honorable résistance, il fut décidé d'élever à Rhodes une statue (aie, voilà, on entre dans le débat historique...) euh.... un monument grandiose à la gloire d'Hélios, dieu tutélaire de la cité. La construction fut confiée à un sculpteur nommé Charès de Lindos.

 

Pline l'Ancien nous précise, comme le fait Antipater de Sidon lui-même lorsqu'il mentionne cette merveille, que le monument est un colosse (nom masculin, directement transposé en latin, colossus, à partir du grec kolossós) portant le nom "colosse du Soleil". D'une hauteur de 70 coudées romaines (environ 31 mètres), le colosse de Rhodes a été construit en 12 ans, a coûté 300 talents (même ta mère elle prend mal à la tête en calculant l'équivalence en euros) et fut renversé 56 ans après son érection par un tremblement de terre.

 

L'existence historique du colosse de Rhodes ne pose pas de difficulté contrairement à celle des jardins suspendus de Babylone par exemple ; les détails techniques qui nous sont parvenus, tels ceux décrits dans le paragraphe précédent, sont par contre déjà moins certains. On peut cependant les tenir pour sincèrement historiques puisque Pline l'Ancien rapporte ce qui lui a été dit sur place.

 

L'apparence du colosse de Rhodes est problématique puisqu'elle est, contrairement à l'idée populaire, presque totalement inconnue. Je vous suggère la lecture d'un travail très bien fait qui retrace comment, au fil des siècles, a été forgée la représentation mythique d'un colosse de bronze dont les jambes écartées surplombaient l'entrée du port de Rhodes et qui servait en outre, grâce à une flamme portée dans le ciel, et tel un phare, à guider les bateaux vers leur destination. C'est joli... mais pas véridique.

 

Dans un article publié en 1960, Georges Roux développe, à partir de deux textes, de Philon de Byzance et de Nicétas, l'idée selon laquelle le colosse de Rhodes n'était pas une statue, au sens où nous l'entendons vous et moi, mais plutôt un monument massif de forme humanoïde, dont la base était constituée de jambes et de pieds serrés, tels des piliers, pour en assurer la stabilité, lequel monument était orné des attributs d'Hélios. Cet édifice archaïque, dont l'objet symbolique primait sur l'esthétisme, avait pour vocation de faciliter l'adoration du dieu, de lui assurer, à travers ce double-rituel, une présence symbolique sur terre, voire de lui offrir un réceptacle pour que son âme puisse y séjourner ou même s'y incarner.

 

Pline l'ancien décrit les vestiges du colosse qu'il a étudiés à Rhodes et mentionne notamment les "vastes cavernes" à l'intérieur des membres brisés (le tremblement de terre a fait s'effondrer le colosse, le brisant net au niveau des chevilles ou des genoux) dans lesquelles on voit "des pierres énormes". Ce témoignage visuel a permis d'imaginer une structure interne du colosse constituée d'une immense construction de pierre et de fer par dessus laquelle aurait été fondue/plaquée une couche de bronze et les éventuels membres et attributs d'Hélios. Voici un schéma qui illustre cette hypothèse :

 

 

La partie centrale, de couleur sombre sur le schéma, est la construction de pierre et de fer qui sert de squelette au colosse ; on voit comment a ensuite été façonnée la forme humanoïde avec le plaquage et le façonnage du bronze sur la structure monumentale.

 

Cette hypothèse expliquerait pourquoi rien de cet édifice monumental n'a pour l'instant été retrouvé à Rhodes : le bronze a été récupéré et fondu, la structure centrale de pierre réutilisée pour servir de matière première à la construction de nouveaux bâtiments (recyclage dont avait également fait l'objet le temple d'Artémis à Ephèse).

 

Sed jacens quoque miraculo est

Pline l'ancien, Histoire naturelle, livre XXXIV, 18

 

C'est donc l'addition d'un long travail de construction de la gigantesque structure interne du colosse puis de sa transformation en représentation divine, haute de plus de trente mètres rappelons-le, qui a justifié que le colosse de Rhodes soit qualifié de merveille par Antipater de Sidon.

6 janvier 2017 5 06 /01 /janvier /2017 02:23

 

Merci à Overblog et surtout à son module de rédaction en bois qui a réussi à me faire perdre plus d'une heure de travail sérieux grâce à un rafraichissement sauvage de la page en cours de rédaction lors de l'ajout d'une image d'illustration !

 

Il faut maintenant penser à enregistrer son article avant d'insérer une image, juste au cas où....

 

GUIGNOLS !

28 avril 2016 4 28 /04 /avril /2016 19:26

 

Le 06 février 2010, je vous proposais sur mon blog un article relatif à l'amputation au néolithique : en 2005, l'INRAP avait en effet découvert à Buthiers-Boulancourt (France, Seine-et-Marne) le squelette d'un homme âgé ayant subi, il y a 7 000 ans, et y ayant survécu, une amputation volontaire de son avant-bras gauche.

 

Le 13 août 2011, je revenais vous parler de cette découverte pour illustrer une mienne hypothèse, exprimée à la fin du premier article, selon laquelle l'amputation au néolithique ne s'était certainement pas improvisée et qu'elle avait probablement été précédée par une pratique vétérinaire expérimentale.

 

Et bien retournons-y à cette amputation au silex, non par sadisme, mais puisque l'un des épisodes des experts du passé diffusé sur universcience.tv concerne justement cet "homme à l'humérus amputé"

 

 


Cliquez sur l'image pour voir le documentaire (6'27) sur le site d'universcience

 

Vous constaterez que nous nous étions dit énormément de choses à l'époque. C'est sympa de voir ces différents éléments dans un reportage vidéo, d'où ce troisième article sur le sujet.

 

On apprend que l'individu amputé a bénéficié d'une inhumation peu fréquente pour l'époque : une grande fosse, profonde, des effets personnels de valeur (pic en silex, hache en schiste) laissés au défunt... L'archéologue (prolifique) Cyril Marcigny semble penser que c'est parce qu'il était quelqu'un d'important que l'homme a bénéficié de l'amputation. Là non plus nous n'en saurons sans doute jamais rien, mais le contexte de l'inhumation rend probable cette hypothèse, bien plus sûrement que l'idée que j'en avais à l'origine, à savoir que l'homme avait été traité avec égard lors de son inhumation justement du fait d'avoir été le "survivant" d'une amputation.